mardi 27 décembre 2011

Vite !

"Le monde du partage devrait remplacer le partage du monde." Claude Lelouch

La France est en crise, et comme on le sait, on comprend parfaitement que le nombre de personnes ayant besoin des Restos du Coeur est en augmentation. A priori, celle-ci devrait atteindre 5%.

Evidemment, cela signifie que les Restos du Coeur ont besoin de plus d'argent pour remplir leur mission. Disons que le besoin de financement prévisionnel est de l'ordre d'environ 5 millions d'euros.

Les français sont par nature généreux et solidaires. Ils le prouvent chaque fois qu'une catastrophe arrive n'importe où sur la planète. 

Aujourd'hui, la catastrophe se passe au bout de notre rue : à nous de jouer.


samedi 10 décembre 2011

Initiative à saluer

« C'est pas vraiment de ma faute si y'en a qui ont faim, mais ça le deviendrait si on y changeait rien. » Coluche

Le 9 décembre 2011, une réunion s'est tenue à Marseille, entre les quatre principales associations ayant pour mission de venir en aide aux plus démunis : la Banque Alimentaire, les Restos du Coeur, le Secours Populaire et la Croix-Rouge. Ensemble, elles ont décidé de s'unir en format un collectif afin de mutualiser leurs moyens, donnant naissance au Collectif Permanent pour l'Alimentation Solidaire (CPAS).

L'acte fondateur est passé inaperçu, un seul média* l'a évoqué, révélant l'indifférence hélas vis à vis de la pauvreté. Alors j'ai voulu vous apporter des précisions sur les données statistiques et puis, préférant éviter tout débat stérile, j'ai préféré renoncer. Outre le fait que l'indice de mesure de la pauvreté a changé en 2002, ce qui influe forcément sur le résultat, j'ai finalement considéré qu'il n'était pas si important que cela de raisonner sur la base d'un peu plus de 8 millions de personnes dans la pauvreté en France ou de la moitié seulement : puisque même cette moitié est déjà trop et, à ce titre, est inacceptable. Je n'ai pas retrouvé non plus les informations sur cette donnée qui m'a tant bouleversée de 8% de femmes enceintes vivant dans la rue. Encore une fois, ce n'est pas une question de chiffres, aucune d'entre elles ne devrait être dehors et toutes au contraire devraient être prises en charge et suivies médicalement.

Alors saluons l'initiative de mutualisation et surtout souhaitons que la durée de vie de ce collectif soit la plus courte possible : qu'il disparaisse en raison de l'extinction de son objet, tout comme les associations qui le composent.

* A lire sur maritima.info, l'article publié par G. Blardone
Pour aller plus loin, l'observatoire européen des inégalités

mercredi 30 novembre 2011

A la mémoire des otages assassinés



José Libio MARTINEZ ESTRADA enlevé le 21 décembre 1997, son fils, Johan Steven est né le 24 mars 1998
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Elkin HERNANDEZ RIVAS, enlevé le 14 octobre 1998
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Edgar Yesid DUARTE VALERO, enlevé le 14 octobre 1998. Dernière preuve de vie : le 3 mars 2009, il demandait l'intervention du Président de la France pour aider à sa libération.
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Alvaro José MORENO, enlevé le 9 décembre 1999
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Suite aux tragiques évènements du week-end dernier et à l'assassinat des quatre prisonniers des FARC,Jose Libio Martinez, Edgar Yesid Duarte, Elkin Hernandez Rivas et Alvaro Moreno, une messe (ou une bénédiction) sera donnée à l'église espagnole située rue de la Pompe à Paris (16° arr), dimanche 3 décembre à 13 h30. 

Toutes celles et tous ceux qui pourront être présents dimanche seront évidemment les bienvenus, mais nous nous proposons aussi de rassembler à cette occasion tous les messages de sympathie et de condoléances que vous souhaitez adresser aux familles...  
Vous pouvez adresser vos message à l'attention des familles à l'adresse suivante : contact@ficib.eu
 
Nous irons probablement déposer ces messages à l'ambassade de Colombie pour qu'ils soient transmis aux familles.

Saludos

Dominique BOUILLON


PS : Si vous ne pouvez pas écrire en espagnol, faites le en français (ou dans votre langue d'expression), nous essayerons de traduire avant envoi.

    lundi 21 novembre 2011

    A vous de juger

    "Personne ne doit être juge de sa propre cause, parce qu'on ne peut pas être juge et partie." Proverbe latin

    En explorant youtube, en quête de documentaires, j'ai trouvé le montage réalisé par Joël Censier. Et j'ai regardé. Plus la vidéo avançait et plus mon malaise grandissait. Au point même de vouloir anticiper la fin de ce visionnage, de plus en plus dérangeant dans ce que je pouvais lire. Oui, la vidéo est composée quasi exclusivement de textes qui défilent comme pour appuyer le message du narrateur. Le point de départ est tragique puisque le couple Censier a perdu son fils Jérémy, poignardé dans la nuit du 21 au 22 août 2009. On imagine la douleur de la famille que l'on respecte évidemment, là n'est pas la question.

    J'ai donc quitté youtube avec ce sentiment désagréable que nombre de ressorts avaient été actionnés dans le seul but de nous placer uniquement sur le registre émotionnel, reléguant celui de notre raison au banc des oubliés. En matière de justice, tout procédé de cette nature est contre productif, forcément. Ces images planaient de façon diffuse dans mon subconscient jusqu'à ce que je lise le lendemain un article assez complet et objectif sur www.sudouest.fr. J'ai poursuivi ma lecture par celle des commentaires. Et, là, stupeur :  Maître Eolas y était copieusement insulté pour avoir argumenté en droit une critique de ladite vidéo. J'ai donc lu son argumentaire détaillé et précis intitulé " Attention manip : le "pacte 2012" de l'Institut pour la Justice" (samedi 12 novembre). Si comme moi vous avez vu la video de Joël Censier alors je vous incite vivement à lire (a fortiori si l'idée de signer ledit pacte vous a traversé l'esprit...) l'analyse juridique de Maître Eolas qui, naturellement, s'attire les foudres de guerre de l'Institut pour la Justice...

    Je ne sais pas ce que vous en pensez mais, pour ma part, je trouve que la justice a bien trop besoin de la confiance des citoyens pour être ainsi laissée entre les mains de quelques démagogues, surfant sur la révolte inéluctable que le meurtre d'un enfant suscite forcément en chacun de nous. La justice ne peut en aucun cas être rendue sereinement dans l'émotion...


    lundi 14 novembre 2011

    Quelque chose ne vas pas...

    "Les faits ne pénètrent pas dans le monde où vivent nos croyances" Marcel Proust

    ... ne tourne pas rond. C'est un sentiment inexplicable mais bien réel. Telle une conviction. Mais avant d'aller plus loin et pour être tout à fait claire, je voudrais apporter les précisions suivantes : je suis femme, féministe mais pas intégriste, juste éprise de justice, je suis juriste et passionnée par le droit, l'égalité entre tous les individus, homme/femme, riche/pauvre, jeune/vieux, etc. Autrement dit ce qui m'intéresse avant tout est le respect du Droit, des droits et des libertés fondamentales.

    Ceci exposé, voilà pourquoi je prends la plume aujourd'hui. Je voulais dire mon indignation face au flot continu d'articles sur DSK dès le moindre frémissement de ce qui pourrait être une nouvelle affaire pour abattre l'homme. Peut-être n'est-ce pas le cas mais cela y ressemble étrangement. Je ne suis pas en train de dire qu'il s'agit d'un complot contre lui. Je n'en sais rien, cela ne concerne pas mon propos, je n'ai pas l'intention de défendre cette théorie pas plus qu'une autre d'ailleurs. Précisément parce que je suis, comme tous les journalistes (du moins je l'espère...) en dehors de l'instruction des juges, affaire après affaire. A ce titre, ni moi, ni eux (les journalistes) ne connaissons tous les éléments du dossier, des dossiers.

    Par contre, je suis choquée par ces papiers qui s'enchaînent sur l'homme lui-même et ses proches, dont le point commun est une atteinte répétée au secret de l'instruction, une prolifération d'interprétations... d'hypothèses... de suppositions. DSK a parlé de "lynchage médiatique" et je partage cette qualification. Il y a quelque chose de malsain sous prétexte de vouloir informer à s'acharner sur cet homme. C'est indigne. Et inhumain. Qui pourrait supporter d'être ainsi stigmatisé systématiquement, un individu face au regard du monde entier, depuis maintenant six mois ? C'est tout simplement du délire et insupportable. Que ceux qui se conduisent ainsi, qui tournent le dos à leur "ami", enfoncent avec délectation leur "ennemi" s'arrêtent un instant et enfilent le costume. Combien de temps résisteraient-ils  à un tel acharnement ? Je les laisse répondre dans le secret de leur conscience.

    Alors que les obsédés du scoop et du clavier se mettent au vert, le monde va suffisamment mal pour trouver de nombreux sujets à développer dans leurs colonnes, qu'ils laissent la justice travailler, sereinement, et l'individu en paix, qu'ils arrêtent de nous faire croire que nous serions, nous, lecteurs, demandeurs au motif que l'homme est célèbre tout comme sa femme l'est également.

    dimanche 6 novembre 2011

    Tambours sur la digue

    "Voilà l’être humain : instable, incertain, soumis aux intempéries mentales et mondiales, jamais assuré, débattant toute sa vie contre les éléments hostiles que l’on suscite et que l’on fuit." Théâtre du Soleil* - Ariane Mnouchkine 

    Nous ne sommes pas en Chine ni en 1994, nous sommes en Arles mais pas en décembre 2003, nous sommes spectateurs de la montée du Rhône, heure après heure, en ce début du mois de novembre pourtant d'une apparente douceur. Mais, comme dans l'extraordinaire mise en scène d'Ariane Mnouchkine, nous nous sentons à l'image de ses marionnettes, celles de Tambours sur la digue, depuis environ 48 heures, ici, en Arles : nous voyons monter le Rhône, par moment à une vitesse vertigineuse, puis plus calmement, mais une chose est certaine, il monte encore et toujours. Et, foncièrement, nous ne savons pas quand, ni à quelle cote, il s'arrêtera...  

    Toutefois, nous nous rassurons à l'idée que nos canaux du Vigueirat et de Craponne sont surveillance permanentes, au même titre que le Rhône lui-même, bien sûr... mais il n'est peut-être pas inutile, à cet instant, de nous souvenir avec lucidité et humilité de notre impuissance à contrôler certains phénomènes... y compris naturels. 
                      


    samedi 5 novembre, à 17 heures                     


    dimanche 6 novembre, à 7 heures 30


    dimanche 6 novembre, à 7 heures 55


    L'ensemble des services, communaux, interventions et secours, sont en cellules de crise, prêts à intervenir, ayant mis en place à titre préventif les pompes prêtes elles aussi à entrer en action. On surveille son débit, surtout qu'il ne dépasse pas les 7200 m3 seconde, a priori, ce n'est pas encore le cas. La ville se réveille peu à peu et les arlésiens viennent à tour de rôle observer l'état de leur fleuve...


    * Tambours sur la digue, texte d'Hélène Cixous, mise en scène Ariane Mnouchkine.

    Infos et communiqués sur le site de la ville d'Arles

    L'encyclopédie Larousse pour tout savoir sur le Rhône



    dimanche 30 octobre 2011

    Anne-Marie suite

    La mobilisation massive des Internautes a permis cette semaine de contraindre la direction de CORA à faire machine arrière en annulant la convocation d'Anne-Marie, le 7 novembre. A priori donc, pour cette fois, le licenciement d'Anne-Marie est au minimum mis sur pause. Mais jusqu'à quand ? La direction n'a pas retiré sa plainte pour vol de ce p... de ticket ! Incroyable mais vrai.

    Alors qu'allez-vous faire à présent Monsieur le directeur ? Vous tentez avec la maladresse qui vous caractérise d'éteindre le feu par vos messages sur le livre des visages. Foutaise ! Sachez que ce n'est pas de l'émotion que le cas d'Anne-Marie suscite chez les Internautes mais de la colère. De la vraie, de la pure, de celle que l'on retrouve chez tous les indignés aujourd'hui aux quatre coins de la planète. Pourquoi ? Je suis certaine que vous vous posez la question, n'est-ce pas ? Faites un petit effort, vous allez voir au début ça fait mal mais après vous vous sentirez (peut-être ?) mieux... vous qui semblez tellement loin des préoccupations de ceux qui tentent de survivre dans la dignité dans ce monde où l'individu a disparu laminé par les profits. Quand vous interrogerez votre conscience, Monsieur le directeur, juste entre elle et vous, peut-être parviendrez-vous à mesurer les racines de cette colère... Je vous le souhaite sincèrement.

    Quant à nous, Internautes, il ne faut pas lâcher le clavier, en tout cas pas tant que cette absurde plainte ne sera pas retirée, tant qu'Anne-Marie n'aura pas pu reprendre son poste après que son honneur ait été lavé.

    On compte sur vous ! 

    jeudi 27 octobre 2011

    De la censure

    "La censure est mon ennemie littéraire, la censure est mon ennemie politique. La censure est de droit improbe, malhonnête et déloyale. J'accuse la censure." Victor HUGO

    Vous avez peut-être lu l'information à propos de cette salariée, caissière de CORA, à Mondelange en Moselle, convoquée le 7 novembre prochain pour un entretien préalable en vue de son licenciement. La faute, ou plus exactement le prétexte, qui est lui est reprochée ? Elle est accusée de "vol", elle aurait ramassé un ticket de caisse, a priori abandonné par son maître, et donnant droit à un deuxième sandwich après achat du premier. CORA considère que ce satané ticket est sa propriété tandis que l'avocat de la mise en cause rappelle qu'il n'est qu'une "chose sans maître". 

    Ce n'est pas le débat juridique qui m'intéresse ici mais l'absurdité de l'histoire et plus encore son caractère révélateur et clairement scandaleux. Les internautes ne se privent d'ailleurs pas pour exprimer leur colère sur les différents forums. Ma réaction, vous vous en doutez, va dans ce sens. J'ai donc rédigé, depuis le site www.leparisien.fr, mon propre commentaire que je livre à votre appréciation : "Le boycotte : la meilleure solution pour ces dirigeants inhumains. Pour ne pas pénaliser davantage les employé(e)s, que tous les clients, après avoir payé à la caisse, conservent leurs tickets pour les envoyer aux différents responsables de leur magasin. N'hésitons pas à joindre un mot exprimant notre ras le bol de voir le personnel ainsi maltraité. Ils ne vireront tout de même pas tous leurs clients !!!". Après envoi, un message m'informe que mon commentaire sera d'abord lu par le médiateur puis mis en ligne 15 minutes plus tard.

    Or 15 minutes plus tard, pas de publication mais juste un mail du modérateur m'informant que mon commentaire ne serait pas publié : "... en effet, après relecture et avant mise en ligne, l'équipe du Parisien/Aujourd'hui en France a considéré qu'il était contraire à la ligne de conduite de notre site internet." A lire les autres, en ligne le 26 octobre, entre 18h33 et 19h04* (dernier message affiché lors de la transmission du mien), je n'avais franchement pas mesuré le caractère clairement subversif de mes propos.... Au-delà de cette anecdote, ce que je trouve inquiétant aujourd'hui c'est la manière dont le tri est fait. Bien sûr que nombre d'internautes abusent de leur anonymat, bien planqués derrière leur écran, pour se lâcher  en  écrivant, le plus souvent mal sur la forme et sur le fond, des horreurs, généralement déplacées par rapport au thème de départ, etc. 

    Naturellement, on comprend parfaitement le rôle indispensable de la modération. Mais, depuis plusieurs mois, j'ai constaté de plus en plus fréquemment que, si vous ne voulez pas être inscrit sur le livre des visages ou sur crétin*, si vous ne souhaitez pas avoir un compte (n'est-ce pas encore un moyen de tracer l'internaute ?) sur le média en question, alors vous ne pouvez pas laisser un commentaire. Je me dis avec philosophie qu'il s'agit là d'une étape au cours de laquelle chaque média cherche le meilleur moyen de laisser la parole libre tout en se préservant des abus en tout genre. J'espère surtout que mon optimisme naturel ne m'empêche pas de voir d'autres raisons à cette attitude, plus sournoises mais bien réelles, aussi discutables qu'inacceptables... L'avenir apportera peut-être la réponse.

    * Facebook et twit

    jeudi 20 octobre 2011

    One : ensemble, mettons fin à la faim


    «Il faut que la voix des hommes sans voix empêche les puissants de dormir.» Abbé Pierre

    Bonjour,

    Dans quelques semaines, la France accueille le sommet du G20 à Cannes. Il s'agit d'une occasion unique pour la France d’encourager les dirigeants du monde à mettre fin à la faim. La sécheresse qui frappe la Corne de l’Afrique est un phénomène naturel inévitable, mais la famine ne l’est pas. Il est grand temps que nos dirigeants agissent pour empêcher que de telles crises ne se reproduisent. Ensemble, appelons-les à tenir leurs promesses en faveur de la mise en place de solutions pérennes.
    Le temps presse ! Je vous invite à vous mobiliser à mes côtés pour faire entendre votre voix. Participez à la campagne ONE et signez la pétition appelant les dirigeants du monde à améliorer la vie des 2 milliards de personnes qui dépendent de l’agriculture pour subsister et à mettre fin à la faim.
    Agissez dès maintenant en cliquant ici : http://faim.one.org/
    Merci

    lundi 17 octobre 2011

    17 octobre : 50 ans

    «On serait tenté de dire : "Ce ne furent que des mots", mais, aux moments importants de l'histoire, les mots sont des actes.» Clément ATTLEE

    50 ans après, le massacre d'Algériens à Paris dans la nuit du 17 octobre 1961 demeure toujours entachée de la non-reconnaissance par l'Etat français de sa responsabilité. Les faits : à l'appel du FLN, une manifestation d'hommes, de femmes et d'enfants descendus dans la rue pacifiquement pour demander la levée du couvre-feu décrété à leur intention par le préfet de police : Maurice Papon. De son côté, la police est chauffée à blanc par les attentats menés sur le territoire français par le FLN. (A lire le témoignage de Paul ROUSSEAU*).


    De nombreuses voix s'élèvent pour demander au Président de reconnaître ces massacres, comme son prédécesseur avait su le faire avec la rafle du Vel'div, 53 ans plus tard, le 16 juillet 1995. Cette année encore, nous n'avons aucune certitude que ce message soit entendu... D'aucuns diront qu'il ne faut pas revenir en arrière, remuer la boue, que l'on ne construit pas la réconciliation et la vie ensemble de cette manière-là. D'autres, dont je suis définitivement, sont convaincus que c'est en connaissant le passé que l'on peut vivre le présent et plus encore organiser l'avenir. Il n'y a pas d'autre voie. 


    A lire : www.letelegramme.com "Devant mes amis algériens et français, j'espère ne pas être submergé par l'émotion...». Le Concarnois Paul Rousseau, âgé de 78 ans, sera décoré aujourd'hui de la médaille d'or de la Ville de Clichy-La Garenne pour ses prises de positions contre le préfet de police Maurice Papon lors des événements tragiques du 17 octobre 1961."
    Signer la pétition sur médiapart
    A lire : leplus.nouvelobs.com

    dimanche 2 octobre 2011

    De l'abolition universelle

    "Mais qu'est-ce donc que l'exécution capitale, sinon le plus prémédité des meurtres auquel aucun forfait criminel, si calculé soit-il, ne peut être comparé ?" Albert CAMUS

    35ème pays abolitionniste, la France de 1981, tandis que la planète compte aujourd'hui 136 pays ayant aboli la peine de mort. Dans les faits, en 2010, 67 pays ont prononcé des condamnations à mort et 23 ont procédé à des exécutions. Parce que nous allons célébrer le 30 anniversaire de l'abolition de la peine de mort en France le 9 octobre prochain, c'est l'occasion de se pencher sur les pays qui la pratiquent encore. L'humanité a certes progresser au cours de ces trois dernières décennies, mais nous ne devons pas nous arrêter là, nous pourrons nous reposer et regarder dans le rétroviseur que lorsque l'abolition de la peine de mort sera devenue universelle. C'est à dire quand l'humanité toute entière aura définitivement renoncé à pratiquer la barbarie.

    "La peine de mort est la négation absolue des droits humains. Il s’agit d'un meurtre commis par l'État, avec préméditation et de sang-froid. Ce châtiment cruel, inhumain et dégradant est infligé au nom de la justice.
    Cette peine viole le droit à la vie inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l'homme.
    Amnesty International s'oppose à la peine de mort en toutes circonstances, quels que soient la nature du crime commis, les caractéristiques de son auteur ou la méthode utilisée par l'État pour l'exécuter." Amnesty International

    De nombreux sites web vous proposent informations et chiffres sur la peine de mort, ainsi que de nombreuses pétitions à signer soit pour son abolition en général, soit pour tenter de sauver la tête d'un condamné. En voici quelques uns :

    jeudi 22 septembre 2011

    Le livre des visages et crétin*


    "Penser, c’est dire nonEmile Chartier dit ALAIN

    J'en arrive à me demander si on a encore le droit d'exister dans notre monde développé actuel lorsque l'on a décidé une bonne fois pour toutes de n'être inscrit sur aucun réseaux sociaux ????

    Aujourd'hui, 5h43, je recherche désespérément l'actualité au sujet de Troy Davis (condamné à mort depuis 20 ans qui devait être exécuté en Georgie le 21 septembre à 23 h GMT. Son avocat, M° Brian KAMMER, ayant déposé une ultime requête demandant "un sursis pour l'exécution, "récusant la constitutionnalité de sa condamnation à la peine de mort en se fondant sur de nouvelles preuves" (source AFP). Résultat de mes investigations : néant... rien... nada... A moins d'être inscrit sur un réseau social, à potron-minet, il est impossible de savoir avec précision si Troy Davis a pu une troisième fois échapper à la peine de mort.

    Cela me met hors de moi ! Ce monde de l'hyper-communication qui retire la liberté aux citoyens de choisir de n'être pas connectés, les plaçant hors du champ de la civilisation moderne. Avec ces chaînes de radio et de TV produisant de la non information permanente pour garder l'attention des auditeurs et téléspectateurs, capables de créer de toute pièce un sujet inexistant, nous sommes au-delà de la raison, dans les abîmes de l'absurdité. C'est tout simplement insupportable et dictatorial. Aujourd'hui, si vous n'êtes pas partie de ces réseaux à la noix, vous êtes, ironie de l'histoire, un vrai twit (traduction en français : crétin) ! 

    A cet instant précis, je ne parviens toujours pas à savoir si l'exécution de Troy Davis a été une nouvelle fois suspendue, si l'Etat de Georgie est prêt à étudier son dossier, en toute impartialité et objectivité, en vue d'une décision de justice, c'est à dire équitable et fondée en droit. 

    Incroyable...

    *Le livre des visages et crétin : Facebook et twit

    mardi 23 août 2011

    de l'amertume...

    "Notre métier n'est pas d'être pour ou d'être contre, il est de porter la plume dans la plaie." Albert LONDRES

    Et pourtant, silence, encore et toujours. Il faut vraiment insister pour parvenir à trouver quelques informations sur la grève de 1948.

    Le 4 octobre 1948 commence la grève générale des mineurs, votée à 90%. Après la guerre, la France a demandé à ces hommes, pour reconstruire le pays, de rattraper le retard de production dû à la guerre. Or, à l'époque, le charbon représente 85% de la consommation. Et ils vont le faire, en un temps record : en 1947, ils sont parvenus à dépasser les 28 millions de tonnes produites ! Ils ont travaillé comme des forçats pour relever le défi en deux années seulement. Ils ont quelques compensations avec un statut qui leur accorde le droit au logement et au chauffage gratuit. Rien d'extravagant en somme vous en conviendrez. Or une circulaire de septembre 1947 qui supprimait le salaire garanti et déclarée illégale par le Conseil des Prud'homme le 3 juin 1948, puis des décrets de septembre 1948 vont remettre en question le statut des mineurs voté en 1946.

    Jules Moch, ministre de l'Intérieur, décide dès le début de la grève de répondre par la répression dure, armée et sanglante. Au quatrième jour de grève, un premier mineur est sauvagement tué. L'armée et ses tanks sont également envoyés pour écraser la grève qui durera 56 jours, jusqu'au 29 novembre. A l'issue de celle-ci, plus de 3 000 mineurs sont purement et simplement licenciés par Charbonnages de France et même ostracisés. En effet, ils sont immédiatement privés de leur logement et de tous leurs avantages, y compris leur régime minier de sécurité sociale. Au-delà ces hommes sont marqués au fer rouge et rejetés de la vie professionnelle. Parmi les mineurs les plus actifs, il y avait de nombreux déportés durant la guerre en raison de leur engagement dans la résistance. Une double peine tombée dans l'oubli pendant plusieurs décennies.

    Grâce à la persévérance de quelque avocats, et après plus de soixante ans, la Cour d'Appel de Versailles a rendu un arrêt le 10 mars 2011 donnant raison aux mineurs et à leur famille, condamnant l'Etat à les indemniser. Selon Maître Slim Ben Achour, un des quatre avocats des mineurs et de leurs familes (car il ne reste que 17 survivants), la Cour a en effet estimé que les ruptures de contrat de travail étaient bien relatives au "droit de grève, un droit protégé par la Constitution, et déjà par le préambule de la Constitution de 1946, deux ans avant les grèves »... « Les lois de la République ont reconnu à partir de 1984 puis ensuite par des lois de 2004, que les mineurs qui avaient perdu leur travail en 1948 (…) l’avaient perdu en raison de l’exercice du droit de grève », a expliqué l’avocat.

    En mars, cet arrêt était bel et bien une victoire sur l'oubli, une restitution de leur dignité pour les familles des mineurs. Or cette réparation aura été que de courte de durée puisque, quelques semaines plus tard, l'Etat s'est pourvu en Cassation contre l'arrêt de la Cour d'Appel...

    A écouter ou réécouter, en podcast : Là-bas si j'y suis, l'émission de Daniel MERMET, reportage de Charlotte Perry, diffusé en trois parties : les 14, 15 et 16 juin 2011 sur France Inter.

    jeudi 11 août 2011

    De la décadence...

    "Une erreur ne devient une faute que lorsque l'on ne veut pas en démordre." Ernest Jünger

    En pleine crise, comment en sortir la tête haute ? sans trop y laisser de plumes... comment aurions-nous pu l'éviter ? Et d'ailleurs était-ce possible... ou à défaut au moins en diminuer l'impact ? Mais d'où vient-elle donc cette fameuse crise ? Certains disent qu'elle remonte à l'été 2007 avec la crise des subprimes... A moins que cela ne soit au 15 septembre 2008, jour de la faillite de Lehman Brothers... Pourtant, n'a-t-on pas connu une politique de rigueur lorsque Michel Rocard était premier Ministre ? ou encore en 1982 entraînant le blocage des salaires et des prix en raison de la situation économique et monétaire ? A moins que la crise ait commencé avec le 1er choc pétrolier de 1973... N'avions-nous pas les moyens avant 2011 de prévoir une majeure partie des difficultés actuelles ?

    La dette, honnêtement, que celui qui n'a jamais entendu dire que nous vivions en France au-dessus de nos moyens, en accumulant cette dette énorme, démentielle, que nous laisserions à nos enfants, et même petits-enfants ? Dormez, braves gens, le monde est entre les mains d'altruistes convaincus...

    Pourtant, il me revient en mémoire de manière récurrente ce 29 mai 2005, jour où la France a rejeté le Traité Constitutionnel Européen et les institutions renforcées qu'il allait mettre en place. N'aurions-nous pas besoin, vraiment, d'institutions fonctionnant correctement ? Tout comme tournent en rond les débats incessants durant cette étrange campagne autour du rejet de la candidature turque. Rappelons-nous que la première demande d'association de la Turquie à la Communauté Economique Européenne remonte au... 31 juillet 1959 ! L'accord d'Ankara, signé le 12 septembre 1963, exprimait l'éventualité de la future candidature turque. Le dépôt de ladite candidature a été enregistrée le 14 avril 1987. Coup de tonnerre en 1997 lorsque l'Europe décide de lancer les pourparlers avec 10 Etats susceptibles d'entrer dans l'Europe. Concernant la Turquie, ce n'est qu'en décembre 1999 que la Turquie est un pays candidat, qui a vocation à rejoindre l'Union sur la base des mêmes critères que ceux qui s'appliquent aux autres pays candidats. (source : www.senat.fr).

    La Turquie a joué le jeu pour répondre aux critères d'adhésion et obtenir son entrée dans l'Union Européenne. Mais, souvenez-vous des termes du débat, l'Union ne veut pas d'elle et lui en demande sans arrêt d'avantage. La Turquie, avec une croissance de plus de 8% en 2010, a de quoi faire rêver... Mais, non, au fond, nous ne voulions pas des turcs et probablement pour de mauvaises raisons qui demeurent confidentielles. Aussi nous avons, nous, depuis notre vieux continent, regardé passer les révolutions de l'autre côté de la Méditerranée cet hiver et au printemps, nous sommes toujours autistes face à la mondialisation, nous continuons de penser que notre histoire nous place en position de supériorité au plan de la doctrine politique, nous regardons le développement fulgurant de la Chine tandis que nous savions, sans vouloir l'accepter, que tout cela se passerait ainsi dès les années 70. Non seulement nous refusons obstinément d'avoir de la mémoire mais en plus nous nous entêtons définitivement. Peut-être n'est-ce que la conséquence de notre arrogance...

    Finalement, nous ne parvenons pas à nous faire à l'idée que nous sommes une Nation en pleine décadence... ne pas le voir nous empêche de l'affronter afin de nous transformer pour accéder au cycle suivant. Quel gaspillage d'énergie et de talents...

    dimanche 3 juillet 2011

    A cor et à cri

    "Ce qui est terrible sur cette terre, c'est que tout le monde à ses raisons" Jean Renoir

    Nous sommes 62 jours plus tard et on revit la même histoire. En sens inverse, certes, mais le principe reste identique. Déferlement de commentaires en tout genre, chacun sait parce qu'il a lu, entendu ou vu ce qu'un autre raconte avoir vu ou entendu de "sources certaines", proches de ceux qui auraient réellement des informations. Une fois encore, nous sommes en présence d'un grand n'importe quoi.

    J'ai dit plus tôt dans ces lignes que j'étais consternée par l'emballement médiatique des jours qui ont suivi ce funeste 14 mai 2011. Je le redis aujourd'hui pour les mêmes raisons : le grand déballage présent sur tout type de médias m'exaspère.

    Même si je peux comprendre les raisons qui nous poussent à vouloir savoir, nous avons subi "la nouvelle" arrivée en France au matin du 15 mai dernier avec la même stupéfaction que celle éprouvée devant notre téléviseur le 11 septembre 2001. Dans un genre différent, bien sûr (que l'on ne me fasse pas dire ce que je n'ai pas dit ni pensé), mais le choc étant tellement violent pour nos consciences que nous avons ressenti inconsciemment l'impossibilité d'un tel événement. Dans le déni, abasourdis par "la nouvelle", nous sommes alors contraints de la voir en boucle pour obtenir l'effet d'un pincement nous confirmant que nous sommes bien éveillés, bien dans la réalité.

    Dans les jours qui ont suivi nous avons pu lire toutes sortes d'âneries sur la vie privée (donc qui ne nous regarde pas) d'un homme en provenance "des milieux autorisés", comme l'aurait dit notre ami Coluche, qui avaient tous quelque chose à dire, à démontrer, à développer, à exposer. Chacun savait que... pour avoir entendu que... J'étais alors de ceux, comme Robert Badinter, qui dénonçaient avec force cet insupportable procédé, qui défendaient la présomption d'innocence de toutes leurs forces. Je le reste définitivement. J'en ai profité pour rappeler que DSK n'était pas le seul présumé innocent à être pris dans les mailles de la justice, que cette douloureuse expérience lui conférerait un jour la légitimité indiscutable pour parler au nom de ceux n'ont pas la parole et se retrouvent détruits, broyés par la machine judiciaire. J'avais également espéré que nos médias prolixes s'intéressent davantage au fonctionnement de notre droit pénal pour mieux le comparer avec celui des Etats-Unis. A mon sens, il s'agissait là des seuls commentaires pertinents à faire sur l'affaire en cours ; comme pour chaque affaire d'ailleurs dont nous n'avons pas connaissance de tous les éléments. Que penser de la stratégie d'un procureur dont l'avenir dépend des électeurs ? Voilà un thème de débat passionnant, y compris en France, là où on n'hésite pas à prendre quelques libertés avec les règles de notre droit pénal. Un tel débat aurait même pu rapprocher les citoyens français de leur justice... dommage...

    Puis le consensus s'est établi et le calme est revenu. Provisoirement....

    Aujourd'hui, nous vivons la situation diamétralement opposée avec les mêmes flots de papier qui reproduisent ce qu'ils ont récupéré à droite ou gauche comme informations. Combien sont vérifiées ? Toutes ? Sont-elles établies et incontestables ? Avant d'écrire pour vendre, il serait judicieux de s'interroger sur les conséquences de ce que l'on écrit pour les individus personnellement concernés, victime ou auteur présumés. Tous devraient avoir bien présent à l'esprit au moment de prendre la plume le proverbe "calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose" et en faire un postulat irréfragable, un dogme incontestable, guidant l'exposé de leur raisonnement. Ayons la sagesse, voire l'humilité, de laisser les juges instruire et juger et les journalistes nous informer une fois les vérifications de rigueur effectuées.


    lundi 13 juin 2011

    Jorge Semprún

    "La récompense des grands hommes, c'est que, longtemps après leur mort, on n'est pas bien sûr qu'ils soient morts" Jules Renard


    La voix de Jorge Semprún s'est définitivement tue cette semaine mais, lui, l'homme, reste et restera présent à jamais dans nos consciences et au plus profond de nos coeurs. En nous quittant, Jorge Semprún nous laisse tous orphelins et nous ressentons un immense chagrin parce que, avec son départ, nous perdons assurément une de nos fondations, une part de ce fil conducteur que nous nous attachons à suivre. Puis nous nous reprenons, emplis d'espoir, celui-là même qu'il a incarné durant toute son existence : au coeur de notre âme, nous savons que cet homme-là, à l'évidence, ne peut mourir. Impossible.

    En notre for intérieur, à présent chacun de nous sait qu'il peut le tutoyer. Nous ressentons désormais le besoin de perpétuer sa mémoire, avec la fidélité de la sincérité de nos rapports intérieurs, depuis ce qu'il a contribué à faire de nous. Sans hésitation, nous savons que nous pourrons l'interroger intimement chaque fois qu'une part d'ombre viendra écraser notre lumière pour tenter de perturber notre route. Il sera là, toujours. Homme debout, engagé sans relâche, sa trace est indélébile. Et si par mégarde le doute venait à nous titiller alors nous n'aurons qu'à nous replonger dans l'oeuvre de Jorge Semprún, écrivain talentueux, pour retrouver calme et sérénité.


    Hommage : Semprún sans retour, jdd.fr mercredi 8 juin 2011

    mercredi 1 juin 2011

    Revue de presse

    "Il faut donc nous méfier de ceux qui cherche à nous convaincre par d'autres voies que celle de la raison." Primo LEVY


    En Suisse, sur le nouvelliste.ch : "Berlusconi, DSK et les autres" par François-Xavier PUTALLAZ

    Pendant ce temps-là, en France, depuis marianne2.fr : "Ben Ali, un ami si généreux", Régis SOUBROUILLARD

    Des nouvelles de la Syrie... sur tempsreel.nouvelsobs.com : "Hamza, 13 ans torturé puis exécuté - icône de la révolution syrienne" par Céline LUSSATO pour le Nouvel Observateur.

    Du racisme gouvernemental ordinaire, dans les pages liberation.fr : "Immigrés : Guéant en échec scolaire" par Cédric MATHIOT

    Hors temps, sur rue89.com : "Avec Paul VIRILIO, prenons le temps de penser la vitesse" par Sophie VERNEY-CAILLAT


    mardi 31 mai 2011

    Mais encore ?

    Il suffit d'entendre, de lire, de voir, de supporter tant d'inepties. Je sais déjà que, en écrivant cela, je m'expose à être injuriée, conspuée, salie, etc. peu me chaut !

    Plaidoyer :

    Voilà que maintenant que les hostilités sont ouvertes d'un camp à l'autre, c'est à celui qui aura son "plus gros obsédé". Mais enfin, tout de même, ceux qui parlent à tort et à travers oublient un élément essentiel : le contexte. Une affaire aurait eu lieu dans le cadre de la vie privée et l'autre dans le cadre de fonctions. Sans contester la gravité des faits dans un cas comme dans l'autre, je vois là pourtant une différence fondamentale, notamment quant aux conséquences en l'état des deux procédures. Alors que l'un a démissionné de ses fonctions, l'autre en conserve une partie, précisément celle directement concernée par les faits en question. Et personne ne trouve cela anormal, dès lors que la tribu Sarko est préservée, à distance des éclaboussures, alors tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. On marche sur la tête !

    J'entends déjà les défenseurs des droits de la victime me pourrir au motif que je défendrais uniquement les mis en cause. Or, tel n'est pas mon propos pour la simple et bonne raison que évoquer ces derniers ne consiste en aucun cas à contester le statut de victimes pour les autres. Mais cela est un autre débat sur lequel nous aurons l'occasion de revenir si vous le souhaitez. Dans les deux cas d'espèce, on en reparlera surtout quand la justice se sera exprimée sur le statut des uns et des autres. 

    Enfin, un dernier aspect m'agace au plus haut point : le prix du loyer de la résidence actuelle de  l'un à NY. Que celui qui trouve à redire à ce montant propose à l'intéressé, dans les conditions respectant les injonctions du juge, un logement à un meilleur prix, où il n'y est pas de voisins qui se plaignent de sa présence, tout en se précipitant devant les caméras pour s'en plaindre (ou se montrer ?). Je souhaite à tous ces biens pensants de ne jamais se retrouver pris dans les filets de la justice. Parce que si jamais in fine ils étaient reconnus innocents, ils ne retrouveraient jamais leur situation d'avant. A ceux dont la mémoire est courte, je rappellerai l'émotion suscitée par l'affaire d'Outreau qui, au passage en 2005, l'année de leur acquittement, n'a pas fait mention de la situation des 822 autres personnes  ayant vécu la même année la même situation : détention provisoire puis acquittement ou non lieu...






    samedi 30 avril 2011

    Réagissez, maintenant !

    URGENT : écrivez vite, avant qu'il ne soit trop tard... 

    Voici le modèle de lettre à envoyer par mail ou fax dès aujourd'hui pour bloquer l'expulsion : 


    Monsieur le Préfet,
    Nous avons appris avec indignation l’arrestation mercredi 27 avril 2011 de la famille ZEKIROVSKI. Elle est en ce moment au CRA d’Oissel en vue d’être expulsée en Macédoine.
    Nous sommes indignés parce que cette famille fait partie de la communauté rom de Macédoine, communauté qui est discriminée dans ce pays. Pour ces raisons cette communauté a du fuir de Macédoine.
    Nous sommes indignés parce que Mr ZEKIROVSKI est un handicapé polyomélitique dont le handicap est évalué entre 50 et 75%. Or, en Macédoine, les handicapés n’ont pas leur place dans la société et sont discriminés.
    Cette double discrimination (envers la Communauté rom et les handicapés) est pointée par la Commission européenne de novembre 2009, suite à la demande d’adhésion de la Macédoine à l’Union européenne.

    Nous sommes indignés parce que le traitement de l’infirmité de Mr ZEKIROVSKI en Macédoine n’était pas adapté. Il a subi 5 opérations chirurgicales inutiles, la dernière aggravant son infirmité. Avant son arrivée en France en 2009, il était même prévu une sixième opération. Les médecins du CHU de Besançon vous ont signalé cette inadaptation des soins en Macédoine. Il faut des soins orthopédiques et non chirurgicaux, ce que semble ignorer la Macédoine. Il est ainsi montré que Monsieur ZEKIROVSKI ne peut bénéficier dans son pays de soins appropriés, et doit rester en France pour être appareillé et être suivi.

    Nous sommes indignés pour le traitement qu’on inflige aux deux enfants Meleka et Amra, qu’on enferme dans un centre de rétention, avant de les renvoyer au pays. Meleka a 7 ans et réussit très bien à l’école. Elle a appris très vite le français. Quel choc psychologique pour elle. Ce traitement est inhumain.
    Monsieur et Madame ZEKIROVSKI étaient en voie d’intégration. En 2 ans, sans aucune aide de structures (la Macédoine est un pays « sûr »), Monsieur possède un niveau convenable en français.
    Monsieur le Préfet, nous vous demandons de libérer cette famille et accorder aux parents un titre de séjour vie privée et familiale. Cette famille doit vivre en France, et non en Macédoine où elle n’a aucune perspective d’avenir.
    Recevez, Monsieur le Préfet, nos salutations citoyennes.
    Nom, prénom


    A envoyer par mail ou par fax :

    Préfet franche comté : prefet@doubs.pref.gouv.fr
    Directrice bureau étrangers : dominique.jon@doubs.pref.gouv.fr
    Fax : 03 81 83 21 82 et 03 81 25 11 42




    vendredi 22 avril 2011

    Jour J



    Arles est en fête : c'est parti une nouvelle féria de Pâques. Une belle occasion pour vous, chers amis visiteurs de notre belle cité, de venir nous rencontrer, découvrir notre ville à laquelle nous sommes tellement attachés, qui vit au rythme de la musique, de la fête et de la tradition.

    Rendez-vous sur le site officiel de la Féria où vous pourrez consulter toutes les informations qui vous permettront d'établir votre propre programme : des arènes aux rues animées, des abrivado aux peñas, des spectacles à partager. Vous trouverez sûrement chaussure à votre pied.

    Je vous souhaite de belles fêtes et, avant de vous quitter pour vous laisser en profiter, permettez-moi, de vous rappeler que, pour que la fête reste joyeuse, il faut que tout le monde rentre à bon port. Alors pas d'alcool avant de prendre le volant

    samedi 16 avril 2011

    Réveillons-nous !

    "La France ne peut pas accueillir toute la misère du Monde, mais elle doit prendre fidèlement sa part." Michel Rocard 1990

    La vie de cette phrase, (bien trop) souvent citée dans sa version amputée de sa deuxième partie, résume à elle seule certaines pratiques nauséabondes, voire insidieuses ; celles-là même qui devraient inciter chacun de nous à la plus grande vigilance, notamment à l'égard du déferlement d'informations en tout genre que nous subissons au quotidien.  

    La citation régulière de sa seule première partie est quasi un cas d'école pour tout journaliste politique, de JT, ou tout représentant de parti démocratique et républicain cherchant réellement et méthodiquement à démonter le mode de communication utilisé par l'extrême droite. Certes, cela nécessite une attention permanente et constitue un exercice périlleux, a fortiori dans les conditions du direct, mais c'est la seule façon de faire, me semble-t-il, pour ne pas contribuer davantage à la montée du FN dans les mois à venir. Rien ne sert de présenter des sondages alarmistes sur les intentions de vote, contribuant à agiter la probabilité de ce que les médias appellent "un 21 avril à l'envers". Présenter les choses ainsi est, une fois encore, aller dans le sens du FN et doit bien faire sourire, pour ne pas dire jouir, sa présidente... en tant que spécialiste de l'agitation des peurs enfouies au plus profond de chaque individu, ces peurs bestiales évoluant dans notre cerveau reptilien sur lequel la raison n'a pas de prise.

    Nous voyons bien comment depuis plusieurs mois, pour ne pas dire années, le Président de la République est allé chercher les voix des électeurs subissant la crise depuis près de 40 ans, en reprenant les idées du FN, pour se les approprier - pense-t-il ? - dans leur version light. C'est un choix extrêmement dangereux. D'abord parce que l'UMP y perd son identité, en étant peu à peu assimilée au FN, cela ne permet plus à l'électorat d'identifier clairement ses différences (si elles subsistent...). Ensuite, ce glissement donne du crédit à l'idéologie d'extrême droite et, au-delà, banalise sa rhétorique. Enfin parce que de plus en plus d'électeurs n'hésitent plus à afficher leur choix en faveur de l'héritière...

    Je m'inquiète à présent de voir arriver un animateur de télé dans la course (folle) à la présidentielle de 2012 car je ne suis pas certaine qu'il sache mieux que les autres, pour toutes les raisons évoquées ci-dessus, désarmer par les mots la logique de la peur sur laquelle surfe le FN...

    Alors je fais un rêve, celui de voir le retour de la politique sur son propre terrain, quittant ainsi le champ médiatique, abandonnant le show biz, retournant à ses valeurs profondes, sa seule vocation en réalité : régler les affaires de la cité et, surtout, prévoir l'avenir de notre société. J'ose croire que cela est possible et espère sincèrement avoir raison...


    samedi 26 mars 2011

    Décryptage

    "Pendant que nous sommes chez les hommes, pratiquons l"humanité." Sénèque

    Frappant la manière dont le raisonnement ne parvient pas à bout du discours de M le P... Ce fut le cas cette semaine sur Canal + quand ni Ali Badou, ni Jean-Michel Apathie n'ont réussi à re-cadrer le débat pour ramener à la raison l'invitée du Grand Journal...

    Pourtant, il y a matière à... quand elle enchaîne une série d'absurdités, ratissant large, sans quasiment reprendre son souffle sur une liste pré-formatée de sujets savamment élaborée. Exemple : quand M le P parle des "6 000 clandestins" en embuscade à Lempedusa et prêts à se ruer sur la France pour venir voler aux "gentils français" pain et allocations... Au passage, on notera qu'elle a abandonné les chiffres cités par l'UMP, pour ne pas dire notre Président, quelques temps plus tôt, évoquant "la vague migratoire" qui  nous guettait... Alors pourquoi à ce moment-là, ni Ali Badou ni Jean-Michel Apathie, ni même Michel Denisot n'ont rétorqué à Dame Le P que ces personnes étaient des réfugiés, fuyant leur pays en guerre qui, de fait, se déplaçaient plutôt vers des pays frontaliers parce que leur espoir le plus profond est bien de retourner chez eux.... dès que possible...

    Pourquoi quand un journaliste interviewe M le P ne parvient-il pas à la renvoyer dos à dos avec son programme ? Pourquoi la laisse-t-on utiliser la formule dont elle semble tellement satisfaite "UMPS"... Il suffirait par exemple d'évoquer les idées du FN, développées  sur le site officiel, en choisissant, pourquoi pas, le thème de l'immigration... Lecture pénible mais riche en enseignement : comme par hasard, on retrouve une mesure défendue par l'UMP... sur la déchéance de la nationalité... dans le cas de nationalisation depuis moins de 10 ans... Ou encore pourquoi, quand M le P s'insurge, dans la même émission, à l'évocation de son papa, qu'elle juge systématique et vraiment agaçante visiblement, ne pas lui rappeler qu'il est président d'honneur du parti et qu'il intervient à ce titre sur le site officiel aux milieux de ses propres posts...

    A vous de vous faire votre opinion à la lecture du couplet sur la jeunesse car, moi, je sature... J'en ai mal à mon intégration française...

    Alors avant de voter pour un parti dont la présidente édulcore ses formulations, travaille son apparence pour rendre le discours plus audible et pénétrant, se donnant ainsi une apparente de respectabilité tout en continuant d'utiliser les mêmes mécanismes, selon les mêmes constructions, bien rodées, il faut prendre le temps de réfléchir. Bien réfléchir. Telle devrait être la consigne de vote de tout responsable politique... Réfléchir à une conduite responsable envers l'avenir. Se souvenir que le vote n'est pas un simple produit de consommation, on ne choisit pas un bulletin comme une lessive ou un téléviseur ! en se disant que, de toute manière, dans cinq le produit sera périmé et que, s'il ne nous plaît plus, on pourra toujours le changer en votant pour un autre... 

    lundi 21 mars 2011

    N'allons pas trop vite en besogne

    En lisant la presse ce matin, nous pouvons légitimement nous demander si les commentateurs sur les résultats des élections cantonales ne vont pas un peu trop vite en besogne, en faisant abstraction de certains postulats, tels que les quelques points suivants : 

    1. Pour la première fois depuis vingt ans, ce scrutin cantonal n'est pas adossé à une autre élection.
    2. Seulement la moitié des cantons sont renouvelables ce qui correspond à 2023 cantons.
    3. Cela se traduit en nombre d'électeurs par 21 millions d'individus appelés aux urnes.
    4. Quant au taux d'abstention, à 55,63%, il se traduit par un nombre de votants de 7,6 millions de personnes s'étant exprimées.

    Oublié également d'évoquer l'incidence possible de la réforme des collectivités territoriales en cours et qui devrait aboutir, en 2014, au remplacement des conseillers généraux et régionaux par des conseillers territoriaux ; pour en réduire le nombre, quasiment de moitié. De fait, en l'état actuel, les conseillers en cours de renouvellement n'exerceront qu'un mandat de trois ans. Peut-être que cette réforme sera finalement mise en cause en fonction du résultat de 2012... mais ce n'est pas le cas pour l'instant.

    Oublié les discours soi-disant politiques qui portent le pseudo-débat en dessous de la ceinture, comme par exemple la charge (pour l'abattre ?) d'un représentant local de gauche, arrivée juste au bon moment pour plomber la campagne... Des rumeurs et des accusations reposant sur des lettres anonymes depuis 2009, faut-il le rappeler, sans mise en examen du sénateur concerné ! Raison de plus pour respecter la présomption d'innocence ! Un parti bleu qui utilise les ficelles d'un autre, à l'extrême de son bord, et n'hésite pas à agiter les peurs, à diviser au plan national comme au plan local. Notamment dans un département (bien connu  par un directeur de cabinet présidentiel, comme à la direction de la DCRI) où il sait parfaitement la prédominance de la droite extrême. A trop jouer avec le feu, la majorité risque fort de finir par s'y brûler les ailes...

    A oublier tous les sondages et compagnie qui permettent à de (trop ?) nombreux chroniqueurs d'affabuler à l'infini, contribuant par la même à maintenir le débat dans le caniveau, dans la crispation. Meilleur moyen de maintenir à distance des urnes, les électeurs qui pensent désormais que leur bulletin ne sert à rien puisque "tous pourris"... 

    A ne surtout pas oublier : les prix du carburant, du gaz et de l'alimentation, la lutte contre le chômage, l'augmentation de la précarité pour les chômeurs, les étudiants, les retraités et les classes moyennes, l'éducation de l'école maternelle à l'université, le développement de la recherche : la politique en somme.... 

    "Ce qui est terrible sur cette terre, c'est que tout le monde a ses raisons." Jean Renoir (1894-1979)

    dimanche 20 mars 2011

    De la précision

    "Ce que la bouche s'accoutume à dire, le coeur s'accoutume à le croire." Charles Baudelaire

    Vigilance rouge 

    Aujourd'hui, l'ambassade du Japon en France, après les avoir remerciés pour leur solidarité, demande aux medias français de faire preuve de mesure dans les images qu'ils diffusent sur la catastrophe japonaise par respect pour les victimes et leur famille. Nous devrions tous nous imprégner de la sagesse japonaise pour nous en inspirer. Effectivement, le flot continu d'images en tout genre est une hérésie qui conduit à maintenir l'opinion française dans l'émotion (voir article précédent). Le peuple japonais a naturellement besoin de notre aide, de notre soutien et de notre compassion mais, face à un tel drame, il est non seulement inutile mais en plus contre-productif d'en rajouter. Soyons donc attentifs au message du directeur du service culturel de l'ambassade et surtout entendons-le pour en tirer les conséquences.

    Vigilance orange

    L'actualité, tout aussi dramatique en Libye, doit tout autant nous amener à réfléchir. Laissons de côté (volontairement) toute polémique (légitime) à propos des raisons d'un si long délai avant l'action désormais engagée. Chaque chose en son temps et celui de l'analyse n'est pas encore venu. Par contre, nous pouvons à notre tour demander aux medias français d'être mesurés dans leurs propos : en cessant de nommer le dirigeant libyen par un titre qu'il n'a pas, s'étant auto-proclamé colonel. De la même manière, il serait judicieux pour ces mêmes medias, de choisir, une bonne fois pour toutes, le terme adéquat pour nommer le peuple libyen qui lutte pour sa liberté : insurgés ? manifestants ? opposants ?  résistants ?

    Vigilance permanente

    Enfin, au-delà des medias, qui ne peuvent en toute honnêteté être tenus pour responsables de tous les maux, soyons également vigilants quant la sélection des mots que nous employons pour nous exprimer. Par exemple, ne confondons pas "clandestin" et "réfugié" pour nommer les personnes qui sont contraintes de fuir leur pays pour des raisons politiques, de guerre, y compris civile, ou en situation de risque pour leur propre sécurité...

    samedi 19 mars 2011

    Repères

    Les mots ont un sens, au-delà de leur sonorité, de leur esthétisme, ils sont un contenant pour un contenu qui varie en fonction de leur utilisation ce que nous savons depuis notre plus tendre enfance. La variété de leurs sens est une source d'inspiration permanente pour tout auteur. Le poète amène les mots à la métaphore, le voyage qu'entreprend alors notre imagination est une source de plaisir intense pour notre esprit, une nourriture pour nos émotions.

    Le langage romanesque recourt également à ces particularités tout en nous engageant volontiers sur une autre voie. Nous accordons alors notre complicité à l'auteur qui nous suggère de décaler notre regard. "S'il a de la chance, l'écrivain peut changer le monde" disait le dramaturge américain Arthur Miller. Nous n'avons aucune difficulté à faire la part des choses puisque nous connaissons le registre dans le quel nous nous situons.

    Par contre, au quotidien, dans l'ensemble de nos échanges avec les autres, nous utilisons les mots. Pour entrer en communication, nous devons nous assurer que, dans notre message, le signifié est bien compris par son récepteur. Dans notre monde d'hyper-communication, grâce notamment au formidable outil que représente Internet, nous utilisons comme supports mots et images. Or, l'instantanéité des échanges, l'information à dose intensive et permanente nous conduisent, si nous ne prenons garde, à réagir dans le seul registre de l'émotion. Parce que nous n'avons pas le temps de nous arrêter pour analyser, réfléchir et construire un raisonnement pour comprendre la portée réelle du message. Cette tendance s'emballe, nous emporte et rien, en apparence, ne semble pouvoir la stopper.

    Alors peut-être que l'enjeu, dont nous devons prendre pleinement conscience, est la résonance en nous de ces mots et images qui nous parviennent vertigineusement pour en tirer toutes les conséquences : prendre le temps de nous arrêter pour retrouver notre liberté fondamentale, celle de penser.