En lisant la presse ce matin, nous pouvons légitimement nous demander si les commentateurs sur les résultats des élections cantonales ne vont pas un peu trop vite en besogne, en faisant abstraction de certains postulats, tels que les quelques points suivants :
1. Pour la première fois depuis vingt ans, ce scrutin cantonal n'est pas adossé à une autre élection.
2. Seulement la moitié des cantons sont renouvelables ce qui correspond à 2023 cantons.
3. Cela se traduit en nombre d'électeurs par 21 millions d'individus appelés aux urnes.
4. Quant au taux d'abstention, à 55,63%, il se traduit par un nombre de votants de 7,6 millions de personnes s'étant exprimées.
Oublié également d'évoquer l'incidence possible de la réforme des collectivités territoriales en cours et qui devrait aboutir, en 2014, au remplacement des conseillers généraux et régionaux par des conseillers territoriaux ; pour en réduire le nombre, quasiment de moitié. De fait, en l'état actuel, les conseillers en cours de renouvellement n'exerceront qu'un mandat de trois ans. Peut-être que cette réforme sera finalement mise en cause en fonction du résultat de 2012... mais ce n'est pas le cas pour l'instant.
Oublié les discours soi-disant politiques qui portent le pseudo-débat en dessous de la ceinture, comme par exemple la charge (pour l'abattre ?) d'un représentant local de gauche, arrivée juste au bon moment pour plomber la campagne... Des rumeurs et des accusations reposant sur des lettres anonymes depuis 2009, faut-il le rappeler, sans mise en examen du sénateur concerné ! Raison de plus pour respecter la présomption d'innocence ! Un parti bleu qui utilise les ficelles d'un autre, à l'extrême de son bord, et n'hésite pas à agiter les peurs, à diviser au plan national comme au plan local. Notamment dans un département (bien connu par un directeur de cabinet présidentiel, comme à la direction de la DCRI) où il sait parfaitement la prédominance de la droite extrême. A trop jouer avec le feu, la majorité risque fort de finir par s'y brûler les ailes...
A oublier tous les sondages et compagnie qui permettent à de (trop ?) nombreux chroniqueurs d'affabuler à l'infini, contribuant par la même à maintenir le débat dans le caniveau, dans la crispation. Meilleur moyen de maintenir à distance des urnes, les électeurs qui pensent désormais que leur bulletin ne sert à rien puisque "tous pourris"...
A ne surtout pas oublier : les prix du carburant, du gaz et de l'alimentation, la lutte contre le chômage, l'augmentation de la précarité pour les chômeurs, les étudiants, les retraités et les classes moyennes, l'éducation de l'école maternelle à l'université, le développement de la recherche : la politique en somme....
"Ce qui est terrible sur cette terre, c'est que tout le monde a ses raisons." Jean Renoir (1894-1979)