mercredi 31 décembre 2014

453 morts en 2013...

Soit plus d'un mort par jour…

Entre samedi 27 et mardi 30 décembre, 6 morts au moins, c'est à dire qui ont été trouvés…

Combien d'autres ?
Combien de personnes restent à la rue ?
Comment sont-elles à être prises en charge ?

Il y a le 115 qu'il faut appeler. Si la personne elle-même ne peut appeler, il faut qu'une autre le fasse. Il faut obtenir une réponse. Personnellement, j'ai dû insister et ce n'est qu'au bout du 8ème appel qu'une jeune femme a décroché. Peut-être parce que c'était l'heure du déjeuner…

Elle a bien voulu inscrire Luis pour un hébergement à partir de 17h. Elle me donne une adresse relativement imprécise. Elle me donne aussi le n° de téléphone… mais il faut attendre 17h car, avant, il n'y a personne.

Super, il est 13h, Luis est assis dehors, certes au soleil, depuis déjà 2h. Il fait 4°C et un mistral à décorner un taureau…

Après deux tasses de thé chaud et un peu de nourriture, nous emmenons Luis en voiture pour repérer les lieux. C'est toujours une demi-heure de gagnée au chaud… J'appelle la Mairie pour connaître l'endroit où Luis peut attendre l'ouverture du centre d'hébergement pour la nuit. L'interlocutrice me donne le n° de téléphone et le lieu.

Arrivés sur place : l'accueil de jour est... fermé !!!

Je tape au carreau ayant aperçu de la lumière : une dame me répond que le centre est fermé en raison du … sous-effectif ! Je crois rêver en entendant sa réponse : "vous n'avez qu'à le déposer à la médiathèque en attendant"…

La médiathèque est en centre ville, le centre d'hébergement, lui, en périphérie. Naturellement Luis ne parle pas français, et donc ne le lis pas. L'alternative est la suivante :

- soit 3 heures au chaud cet après-midi à la médiathèque et probablement la nuit suivante, comme la précédente, dehors par une température négative et toujours le mistral qui ne faiblit pas, même la nuit...
- soit 3 heures dehors devant la porte du centre d'hébergement et la garantie d'une nuit au chaud puisqu'il est inscrit sur la liste.

Qu'auriez-vous fait à ma place ?

Depuis, chaque jour, en découvrant la mort de nouvelles personnes, ma colère ne cesse de monter.