"Examine si ce que tu promets est juste et possible, car la promesse est une dette." Confucius
Année électorale oblige, souvenons-nous des discours et des promesses de 2007 :
Au sujet du logement* par exemple. "Je propose que le droit à l'hébergement devienne opposable devant les tribunaux et que les collectivités publiques concernées disposent de deux ans pour créer les places nécessaires pour accueillir ceux qui n'ont même pas un toit pour s'abriter (…) je propose qu'au bout de cinq à dix ans le droit au logement devienne opposable de façon à créer une forte incitation à construire des logements manquants là où ils sont nécessaires pour que tous les Français puissent trouver un toit ". Discours de Nicolas Sarkozy à Périgueux, 12 octobre 2006.
Le 18 décembre 2006, le même candidat parlait des Sans Domicile Fixe : "Je veux, si je suis élu président de la République, que, d'ici à deux ans, plus personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir et d'y mourir de froid parce que le droit à l'hébergement, je vais vous le dire, c'est une obligation humaine. Mes chers amis, comprenez-le bien, si on n'est plus choqué quand quelqu'un n'a pas un toit alors qu'il fait froid et qu'il est obligé de dormir dehors, c'est tout l'équilibre de la société où vous voulez que vos enfants vivent en paix qui s'en trouvera remis en cause".
Il faut dire que notre ex futur candidat, actuel Président, tablait à l'époque sur les prévisions suivantes pour établir son programme :
- l’hypothèse de croissance du PIB retenue est de 2,25% par an ;
- l’objectif affiché est de ramener la dette publique en deça de 60% du PIB d’ici 2012 ;
- l’objectif est également affiché de baisser les prélèvements obligatoires de 4 points de PIB sur 10 ans (une période de 5 ans avait été initialement envisagée), soit environ 34 Md€ sur la période 2007-2012.
Un peu plus tard, le 14 janvier 2007,au congrès de l'UMP, le candidat UMP affirmait dans son discours d'investiture : ... "La République virtuelle c'est celle qui pratique l'assistanat généralisé mais qui laisse des gens mourir sur le trottoir. C'est celle qui proclame le droit au logement et qui ne construit pas de logements. C'est celle qui proclame le droit à l'emploi et qui renonce à l'objectif du plein emploi. C'est celle qui proclame que le travail est une valeur mais qui fait tout pour le décourager."
Evidemment, ses soutiens les plus actifs rétorqueront que la crise est passée par là. Soit ! Mais Emmanuel Lévy, journaliste à Marianne, et Mélanie Delattre, journaliste au Point, dans leur livre "Un quinquennat à 500 milliards : le vrai bilan Sarkosy" exposent : "sur les 632 milliards d'accroissement total de la dette - passée en cinq ans de 1 150 milliards d'euros à 1 780 -, la crise n'a compté que pour 109 milliards. Le reste est le fruit d'une mauvaise gestion du passé qui n'a pas été corrigée (370 milliards d'euros) et de décisions prises pendant le quinquennat qui ont considérablement puisé dans les ressources de l’État (153 milliards d'euros), soit un total de plus de 520 milliards d'euros. Le prix du mandat Sarkosy."** Cherchons l'erreur...
Avant de glisser notre bulletin de vote le 22 avril prochain, soyons vigilants en étudiant sans complaisance les promesses de chacun des candidats, en décodant celles qui nous semblent "jutes et possibles", en identifiant celles qui conduisent au choix de la société que nous voulons réellement pour demain.
* Lire le
rapport intégral de la Fondation Abbé Pierre depuis le site Rue89 et la
pétition de la Fondation Abbé Pierre.
** Un quinquennat à 500 milliards : le vrai bilan Sarkosy, de Emmanuel Lévy et Mélanie Delattre, édition Fayard/mille et une nuit, janvier 2012, collection document.
Pour aller plus loin, l'abécédaire des promesses non tenues sur le blog sarkofrance.