Frappant la manière dont le raisonnement ne parvient pas à bout du discours de M le P... Ce fut le cas cette semaine sur Canal + quand ni Ali Badou, ni Jean-Michel Apathie n'ont réussi à re-cadrer le débat pour ramener à la raison l'invitée du Grand Journal...
Pourtant, il y a matière à... quand elle enchaîne une série d'absurdités, ratissant large, sans quasiment reprendre son souffle sur une liste pré-formatée de sujets savamment élaborée. Exemple : quand M le P parle des "6 000 clandestins" en embuscade à Lempedusa et prêts à se ruer sur la France pour venir voler aux "gentils français" pain et allocations... Au passage, on notera qu'elle a abandonné les chiffres cités par l'UMP, pour ne pas dire notre Président, quelques temps plus tôt, évoquant "la vague migratoire" qui nous guettait... Alors pourquoi à ce moment-là, ni Ali Badou ni Jean-Michel Apathie, ni même Michel Denisot n'ont rétorqué à Dame Le P que ces personnes étaient des réfugiés, fuyant leur pays en guerre qui, de fait, se déplaçaient plutôt vers des pays frontaliers parce que leur espoir le plus profond est bien de retourner chez eux.... dès que possible...
Pourquoi quand un journaliste interviewe M le P ne parvient-il pas à la renvoyer dos à dos avec son programme ? Pourquoi la laisse-t-on utiliser la formule dont elle semble tellement satisfaite "UMPS"... Il suffirait par exemple d'évoquer les idées du FN, développées sur le site officiel, en choisissant, pourquoi pas, le thème de l'immigration... Lecture pénible mais riche en enseignement : comme par hasard, on retrouve une mesure défendue par l'UMP... sur la déchéance de la nationalité... dans le cas de nationalisation depuis moins de 10 ans... Ou encore pourquoi, quand M le P s'insurge, dans la même émission, à l'évocation de son papa, qu'elle juge systématique et vraiment agaçante visiblement, ne pas lui rappeler qu'il est président d'honneur du parti et qu'il intervient à ce titre sur le site officiel aux milieux de ses propres posts...
A vous de vous faire votre opinion à la lecture du couplet sur la jeunesse car, moi, je sature... J'en ai mal à mon intégration française...
Alors avant de voter pour un parti dont la présidente édulcore ses formulations, travaille son apparence pour rendre le discours plus audible et pénétrant, se donnant ainsi une apparente de respectabilité tout en continuant d'utiliser les mêmes mécanismes, selon les mêmes constructions, bien rodées, il faut prendre le temps de réfléchir. Bien réfléchir. Telle devrait être la consigne de vote de tout responsable politique... Réfléchir à une conduite responsable envers l'avenir. Se souvenir que le vote n'est pas un simple produit de consommation, on ne choisit pas un bulletin comme une lessive ou un téléviseur ! en se disant que, de toute manière, dans cinq le produit sera périmé et que, s'il ne nous plaît plus, on pourra toujours le changer en votant pour un autre...