mercredi 11 avril 2012

"Libération Sud"

"La récompense des grands hommes, c’est que, longtemps après leur mort, on n’est pas bien sûr qu’ils soient morts." Jules RENARD

Etrange coup du sort qui emporte Raymond Aubrac quelques jours à peine après le départ de Lise London.   

J'ai eu l'immense plaisir de rencontrer Raymond Aubrac le 15 novembre dernier à Marseille. Son médecin ne voulait pas qu'il prenne le train ce jour-là pour ne pas se fatiguer. Lui, avait décidé de venir témoigner car il s'y était engagé. Et il était là, bien présent, répondant à l'appel, comme il l'a toujours fait chaque fois qu'il a pensé qu'il le devait. Incroyable ! Mémorable ! Le sens de l'humour associé à un sourire espiègle, exerçant un inlassable devoir de parole pour préserver la mémoire sans jamais laisser transparaître la moindre lassitude, le caractère assurément bien trempé. un échange inoubliable, hors du temps. Un enseignement d'une richesse inouïe.

Militant, engagé jusqu'à son dernier souffle, le départ de Raymond Aubrac laisse un vide, une grande tristesse, c'est certain. Sentiment probablement égoïste car nous ressentons que, désormais, son absence nous oblige. Il nous appartient la lourde tâche de porter cet esprit libre pour le transmettre aux générations futures. 

Cher Raymond, permettez-moi de vous appeler ainsi, aujourd'hui, nous nous sentons bien sûr orphelins mais malgré tout imprégnés de votre humanité et capables de poursuivre le chemin grâce à votre souffle.  

Merci Monsieur, reposez en paix, vous l'avez bien mérité.

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