Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots." Martin Luther King
Nous sommes à un carrefour décisif. Il ne s'agit pas de revenir sur la décision de 2005 puisque le peuple a parlé le 29 mai, le rejet du Traité constitutionnel a été validé par sa voix en colère. Je ne veux pas plus refaire l'histoire mais juste souligner que le chemin aurait été différent, y compris depuis le début de la crise, avec une Europe renforcée, debout, unie, tout simplement armée pour se défendre.
Après de nombreux emplâtres sur jambes de bois, pour colmater des fuites devenues geysers, aujourd'hui, à l'évidence, nous sommes au pied du mur et nous n'avons plus vraiment le choix pour des solutions purement cosmétiques : soit nous approfondissons les institutions européennes, en acceptant réellement d'abandonner une part de notre souveraineté, soit nous conservons intégralement cette dernière et nous suivons la théorie de notre extrême droite en sortant de l'Europe. Car c'est bien de cela dont il s'agit. Ce choix mérite toute notre attention et notre réflexion car il nous engage dans deux directions radicalement opposées vers deux avenirs profondément divergents.
La question à laquelle nous devons répondre au préalable avec la plus grande sincérité, surtout au plus fond de nous-mêmes, est la suivante : que cherchons-nous absolument à préserver à tout prix au moyen de ladite souveraineté et pourquoi ?
Il y a ceux qui répondront que la crise vient précisément de ce renoncement à battre monnaie qui est au coeur de la conception classique de la souveraineté. Ceux au discours réducteur car toujours simpliste, jouant de syllogismes, ceux-là mêmes qui crient haut et fort qu'il nous faut revenir au franc. Leurs paroles séduisent un plus grand nombre d'électeurs que par le passé. Est- ce à dire pour autant que ceux-là aient raison ?
Non seulement je ne le crois pas mais je suis même convaincue que non.
Puis il y a ceux qui osent prononcer le mot "fédéralisme" sans s'en effrayer, qui n'ont pas peur non plus de répondre aux peurs et incertitudes, qui défendent l'idée de l'Union ayant les moyens d'appliquer une politique commune dans des domaines régaliens, de défendre des valeurs qui devraient être universelles et le rester. Ceux qui voient plus loin que leur intérêt personnel lors du prochain scrutin national. Ceux qui, dans la lignée de Schuman et de Monnet, voient au-delà. Ceux qui pensent que l'Union européenne est notre avenir et notre chance à la fois, car elle est une force qu'il convient de développer avant tout pour les êtres humains.
Pour aller plus loin :
- Renforcer l'Union européenne pour renforcer les Etats européens, par Julia Cagé, lemonde.fr 5 octobre 2011
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